Le groupe Charier place ses pions sur le marché EMR

24 Juil 2017
IndustrieR&D
© Charier

De la mise à disposition locale de matière première jusqu’à la conception de solutions innovantes pour anticiper les problèmes de maintenance, le groupe Charier dispose de nombreux atouts pour intervenir sur le marché des EMR. Notamment dans son berceau nazairien et à l’échelle du Grand Ouest. Interview de Claire Brard, responsable méthode au sein de l’agence nantaise de Charier Génie civil.

 

Quels sont les domaines d’expertise du groupe Charier ?

Nous intervenons dans cinq secteurs d’activité. Premièrement celui des carrières, avec la production de granulats et le stockage de déchets inertes ; notre réseau couvre toute la côte ouest de la France. Charier est aussi compétent dans le domaine maritime et fluvial (génie civil, fondations, travaux), avec une agence à Nantes et une à Paris. Nous sommes également spécialistes des grands terrassements et nous avons ainsi construit une partie de la plateforme arrière des quais destinés à la filière EMR du port de Nantes – Saint-Nazaire. Nous développons notre activité déconstruction désamiantage et, enfin, nous réalisons de très nombreux chantiers de travaux routiers.

 

Quelles opportunités le marché des énergies marines renouvelables représente-t-il pour votre activité ?

Il s’agit d’abord d’une filière qui consomme beaucoup de granulats et d’enrochements, notamment pour le lestage des câbles et la protection des éoliennes offshore. Notre force est de disposer de la matière première à seulement quelques kilomètres des ports. La branche dédiée aux travaux maritimes est également concernée par l’essor des EMR, et notre expertise nous permet de proposer des solutions packagées et globales. Charier est aussi engagé au sein de clusters comme Neopolia. Nous sommes notamment positionnés sur l’atterrage des câbles pour raccorder les champs d’éoliennes au réseau avant leur mise en service. Rien n’est signé, mais nous sommes en contact avec des entreprises de rang 1 qui recherchent des relais locaux et nous ont demandé de leur proposer des solutions. Enfin le développement de la filière nécessitera l’aménagement d’usines et de plateformes logistiques que nous sommes bien évidemment à même de réaliser.

 

Le secteur des EMR nécessite de s’adapter à des contextes inédits. Quel est votre rapport à l’innovation et comment cela se traduit concrètement sur ce marché ?

Bien que nous soyons une ETI, la R&D est dans les gènes de l’entreprise. Nous disposons de nombreux brevets. Les innovations sont pour la plupart destinées à limiter l’impact des travaux sur l’environnement. C’est dans ce cadre que nous utilisons du chanvre dans les sous-couches routières afin de limiter l’utilisation de bitume ou que nous nous intéressons de très près à la route à énergie positive. Nous avons par ailleurs lancé en interne des trophées de l’innovation afin de valoriser le potentiel créatif de chacun des collaborateurs.

Nous avons une vraie envie de faire partie de ces projets, car le développement durable est dans la philosophie de l’entreprise. Sur le sujet des EMR, nous sommes en train de développer un projet de recherche avec Keops Automation et l’Université de Nantes, Monitoring des Bétons soumis aux conditions océaniques. Il vise à répondre à une problématique observée dans les champs offshore déjà en place en Europe du Nord : il arrive que la jonction entre la fondation et le mat de l’éolienne se fissure. Nous travaillons donc à insérer dans le béton des capteurs qui permettront de suivre la fatigue du matériau. L’objectif est de prévenir les problèmes, mais surtout d’anticiper les opérations de maintenance et d’éviter les interventions en urgence qui sont particulièrement coûteuses, puisqu’il s’agit de zones qui présentent des conditions très difficiles. Cette solution sera portée par Néopolia.

Les demandes des acteurs EMR sont très spécifiques et c’est stimulant intellectuellement : il faut rechercher de nouvelles solutions et des procédés innovants, collaborer avec de nouveaux partenaires. C’est riche, d’autant que nous pouvons valoriser notre savoir-faire sur de nombreux sujets, et ce que nous découvrons pour les EMR pourra parfois servir pour d’autres marchés, comme le suivi des bétons en conditions océaniques.

 

En savoir plus : www.charier.fr